Ce mois-ci, on tente de répondre à l’épineuse question – faut-il acheter ou louer son appartement ?
On va partir de la raison (et la croyance ?) la plus répandue parmi les Françaises et les Français pour justifier l’achat d’une résidence principale : « Avoir un loyer, c’est jeter de l’argent par les fenêtres. »
Pour avancer dans la réflexion, rien de plus efficace que de prendre des cas particuliers extrêmes :
- Si je garde le logement à vie, est-ce que ça vaut le coup de l’acheter ? (Réponse : OUI. Arrivé un moment tu n’auras plus de crédit, alors que tu auras un loyer indéfiniment sinon)
- Si je garde le logement 1 mois, est-ce que ça vaut le coup de l’acheter ? (Réponse : NON. Et une réponse simple, c’est que les frais de notaire, les frais d’agence, les frais bancaires coûtent bien plus cher qu’un loyer dépensé. Et si c’était le cas, au lieu de payer une location pour partir en vacances, tout le monde achèterait sa résidence de vacances).
⇒ OK, donc la réponse évolue dans le temps
Si on continue à poser des questions, on voit que le temps n’est pas le seul paramètre. Il y a de nombreux autres paramètres à prendre en compte : le montant du loyer payé comparé à la mensualité de crédit pour acheter le même bien en est un autre, le montant de l’apport aussi, ou encore le prix à la revente dans quelques années.
Tout à coup, tu te rends compte que te donner une réponse n’est pas si simple.
Comme on l’a vu, il est plus avantageux d’être locataire sur le court terme plutôt que propriétaire. L’idée, c’est donc de savoir au bout de combien de temps est-il intéressant de devenir propriétaire ?
Pour connaître cette durée, il faut comparer toutes les dépenses que tu aurais eues en tant que locataire chaque année, contre toutes celles que tu aurais eues si tu avais été propriétaire. Une simple comparaison de budget, année par année ?
Et oui, et on s’y colle pour toi !
Prenons un cas particulier : à Paris, pour un T3.
Si tu deviens propriétaire, la liste des charges :
Pour acheter un T3 de 70m², prix moyen de 726 390 €.
On ajoute :
– Les frais de notaire (~7%) : 51 586 €
– Les frais d’agence (7%) : 50 847 €
– Les frais bancaires (1%) : 7 263 €
– Les frais de cautionnement (1,5%) : 10 894 €
– Montant des travaux : 5 000 € (pour la forme)
– L’apport personnel (10%) : 72 639 €
– Une taxe foncière du montant du loyer : 2 030€
D’un point de vue bancaire :
– Prêt sur 25 ans
– Taux du prêt pour le projet : 1,3%
– Taux de l’assurance : 0,35%
– Mensualité : 3 274€/mois
Si tu décides d’être locataire, si tu loues le même bien, la liste des charges :
– Loyer moyen : 2 030€/mois
– Une augmentation annuelle du loyer : 0,5%
– Placement de l’apport de 72 639€ (10%) sur une assurance vie à 3%, avec réinvestissement des intérêts générés.
On mélange tous les chiffres, et voici donc ci-dessous ce qu’on obtient :
Si tu achètes pour 5 ans : Il vaut mieux rester locataire, sauf si tu arrives à revendre le bien avec un prix de revente d’au moins 20% supérieur au prix d’achat. Ce qui est un sacré pari (sans mauvais jeu de mots) sur l’avenir !
Si tu achètes pour 10 ans : Intéressant pour toi si le prix de l’immobilier monte d’au moins 10%, ce qui semble raisonnable à Paris. (On était sur presque 10% par an ces dernières années, mais personne ne sait comment ça évoluera dans le futur !). Pour une autre ville, tu pourras regarder l’évolution des prix sur les dernières années et t’appuyer sur une étude de marché pour te faire une idée de l’attractivité.
Si tu achètes pour 20 ans : Tu es gagnante dans tous les cas, sauf si ton bien perd plus de 30% de sa valeur. Ce qui semble très peu probable.
Allez, on résume : En fonction des situations, en fonction du prix de ton logement, de ton loyer, de ton apport, du taux de crédit que tu obtiens, des dépenses liées au logement, la réponse varie. C’est pour cette raison que personne ne sait répondre clairement à cette question pour toi et que le doute continue de planer sur cette croyance. Et à Paris, les prix sont tellement élevés que l’on ne peut pas en faire une généralité.
Car oui, faire des généralités, en immobilier, ça ne marche pas vraiment et faire le calcul est indispensable.
Chez FEMCA, on a à cœur de t’aider à te développer financièrement et personnellement. On croit profondément que l’égalité entre les genres n’existera que le jour où les revenus entre les genres seront égaux. Avoir les mêmes droits civils, c’est bien, mais avoir la capacité financière pour en jouir, c’est mieux ! Pourtant, encore trop de femmes renoncent à leur projet par manque de sécurité financière.
Pour cela, on rend sympas des sujets financiers a priori austères, pour que tu puisses augmenter ta culture financière sans effort. Si tu veux mesurer la force de nos convictions, jette un œil à notre womanifesto juste ici.
On continue toutes, ensemble
À noter : Les articles et informations mis à disposition sur le site de FEMCA sont fournis à des fins d’information et d’éducation et ne constituent pas des conseils financiers. Nous ne connaissons pas votre situation chère lectrice ou (cher lecteur ?), donc comment pourrions-nous vous donner des conseils personnalisés ? La lecture de cet article devrait vous inspirer, vous aider à choisir, mais elle requiert une étude de votre part pour savoir si ce qui est présenté ici correspondrait à votre situation. C’est aussi pour apprendre à mener cette étude que nous dispensons des formations. Investir comporte des risques de perte en capital, c’est pour cela qu’on ne naît pas investisseuse, on le devient ! Belle lecture !